En
juillet dernier, dans l’indifférence générale et l’ignorance volontairement
entretenue des citoyens franciliens, l’Assemblée nationale a adopté en première
lecture, la loi créant la « Métropole de Paris ». Les débats parlementaires
vont se poursuivre. En octobre, ce projet de loi doit passer en seconde lecture
au Sénat, puis revenir sur le bureau de l’Assemblée nationale pour son adoption
définitive.
Si
cette loi est adoptée en l’état, cela ne sera ni plus ni moins qu’un retour à
la centralisation et donc un déni de démocratie.
La nouvelle superstructure, dénommée « Métropole du Grand Paris », regrouperait, dès le 1er
janvier 2016, 123 communes appartenant aux trois départements de la petite
couronne parisienne, dont celui des Hauts-de-Seine, plus Paris, comprenant
ainsi plus de 6 millions d’habitants. Elle sera dotée de compétences étendues
notamment dans les domaines du logement, de l’aménagement et de
l’environnement.
Ce
projet de loi créant les métropoles pose de nombreux problèmes, concernant
précisément celle du « Grand Paris », liés à la démocratie et à la
bonne utilisation des moyens publics. Il est à l’opposé du processus de
décentralisation engagée en France depuis 1982. Il fait complétement fi de la
démarche engagée depuis plusieurs années par une très grande majorité d’élus
locaux d’Île-de-France, de toutes tendances politiques, au sein de « Paris
Métropole », pour construire des coopérations intercommunales, des projets
d’intérêt commun, utiles aux habitants, et tenant compte des dynamiques de
développement de chaque territoire.
Vu
l’importance du sujet, ce projet aurait nécessité une concertation avec les
élus locaux et au moins une consultation, même sous une forme minimale, des
Franciliens. Or rien de cela n’a été fait.
Au contraire,
le projet de loi, soutenu par une quarantaine de parlementaires franciliens,
avec à leur tête notre député, Alexis Bachelay, a été examiné dans l’urgence.
C’est en quelque sorte le retour à d’anciennes pratiques où le citoyen est tenu
pour quantité négligeable.
Alors
que le vent de la décentralisation souffle sur le monde, nous voilà revenus des
décennies en arrière. Aussi séduisant soit-il sur le plan technique, faute
d’association des Franciliens, la réalisation de ce projet sera entachée d’illégitimité
politique. Et, dans ce cas, effectivement « le changement c’est maintenant ». Mais dans le mauvais
sens !