mercredi 25 septembre 2013

« Métropole du Grand Paris », le retour au centralisme technocratique



En juillet dernier, dans l’indifférence générale et l’ignorance volontairement entretenue des citoyens franciliens, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture, la loi créant la « Métropole de Paris ». Les débats parlementaires vont se poursuivre. En octobre, ce projet de loi doit passer en seconde lecture au Sénat, puis revenir sur le bureau de l’Assemblée nationale pour son adoption définitive.
Si cette loi est adoptée en l’état, cela ne sera ni plus ni moins qu’un retour à la centralisation et donc un déni de démocratie.
La nouvelle superstructure, dénommée « Métropole du Grand Paris », regrouperait, dès le 1er janvier 2016, 123 communes appartenant aux trois départements de la petite couronne parisienne, dont celui des Hauts-de-Seine, plus Paris, comprenant ainsi plus de 6 millions d’habitants. Elle sera dotée de compétences étendues notamment dans les domaines du logement, de l’aménagement et de l’environnement.
Ce projet de loi créant les métropoles pose de nombreux problèmes, concernant précisément celle du « Grand Paris », liés à la démocratie et à la bonne utilisation des moyens publics. Il est à l’opposé du processus de décentralisation engagée en France depuis 1982. Il fait complétement fi de la démarche engagée depuis plusieurs années par une très grande majorité d’élus locaux d’Île-de-France, de toutes tendances politiques, au sein de « Paris Métropole », pour construire des coopérations intercommunales, des projets d’intérêt commun, utiles aux habitants, et tenant compte des dynamiques de développement de chaque territoire.
Vu l’importance du sujet, ce projet aurait nécessité une concertation avec les élus locaux et au moins une consultation, même sous une forme minimale, des Franciliens. Or rien de cela n’a été fait.
Au contraire, le projet de loi, soutenu par une quarantaine de parlementaires franciliens, avec à leur tête notre député, Alexis Bachelay, a été examiné dans l’urgence. C’est en quelque sorte le retour à d’anciennes pratiques où le citoyen est tenu pour quantité négligeable.
Alors que le vent de la décentralisation souffle sur le monde, nous voilà revenus des décennies en arrière. Aussi séduisant soit-il sur le plan technique, faute d’association des Franciliens, la réalisation de ce projet sera entachée d’illégitimité politique. Et, dans ce cas, effectivement « le changement c’est maintenant ». Mais dans le mauvais sens !