Les
médias nous disent que le parti socialiste à tous les pouvoirs : municipalité,
départements régions, le Sénat, l’Assemblée nationale.
C’est
évidemment une absurdité puisque qu’il ne dispose pas du vrai pouvoir. Celui de
l’économie et des finances.
Parmi
les derniers mensonges de François Hollande, mentionnons celui de la renégociation
du pacte de stabilité et de croissance qui comporte la fameuse « règle
d’or ».
La
réduction du déficit budgétaire fixée à 3,0 %. Le gouvernement a été obligé en
février d’admettre qu’il n’y parviendrait pas. Les dernières prévisions font
état d’une croissance nulle, voire d’une récession en 2013.
Le seul effet de cette politique sera l’austérité, la
récession, moins de recettes fiscales et surtout une perte de pouvoir d’achat, plus de chômage.
En
2012, 266 entreprises ont fermé en France, plus d’un millier depuis 2009. Cela
ne concerne pas que les grands groupes Peugeot, Virgin, Arcelor Mittal,
Goodyear, etc. Les industries qui ont fermé avaient en moyenne 71 salaries. La
télé, les journaux n’en parlent peu, voire pas du tout.
Récemment
dans une émission de télévision, Jérôme Cahuzac, ex ministre du Budget, a osé
dire que la lutte des classes n’existait pas. Il faut dire qu’il n’est pas à un
mensonge près, en vous parlant les yeux dans les yeux. La fraude fiscale l’aura
rattrapé.
Warren
BUFFET, la plus grande fortune du monde en 2008, un vrai capitaliste conséquent avait déclaré sur CNN en 2005 : "Il
y a une guerre des classes, où ma classe gagne de plus en plus, alors qu'elle
ne le devrait pas." ("It's a class warfare, my class is winning, but they
shouldn't be.")
Warren Buffet affirme que les riches
ne se sont jamais aussi bien portés "We never had it so good" et qu'il serait ainsi judicieux
d'élever les taxes les concernant.
Warren
Buffet et les grands industriels ont gagné la lutte des classes.
Désolé
Jérôme Cahuzac, le menteur hors normes ! Désolé
François Hollande, Le
socialisme libéral ne peut résoudre en France la question du chômage. Pourquoi ?
Plusieurs raisons à cela.
Tout
d’abord rappelons qu’il ne faut pas confondre cette notion avec celle plus
ancienne et britannique du social-libéralisme. La confusion est courante.
C’est
Michel Rocard lors du congrès de 1977 du
parti socialiste qui met en avant cette notion, associée à celle de « deuxième gauche »
Il entend avec ses soutiens
valoriser une culture de gauche « décentralisatrice »
face à celle, jusque-là dominante, marquée par l'étatisme et
le marxisme.
Lionel Jospin se positionne à l'encontre de cette « troisième voie » trop ouvertement libérale.
Il juge pour sa part que la conversion à
l'économie de marché, ne
doit pas équivaloir à l'acceptation d'une « société
de marché » car le marché en lui-même ne produit pas de valeurs ni
de sens.
Selon
Lionel Jospin, les socialistes ne doivent se définir
comme des « libéraux de gauche ». La
social-démocratie doit être conçue
comme « une façon de réguler la société et de mettre
l'économie de marché au service des hommes ». (Belle déclaration qui ne
fait pas oublier son abandon des salariés de Michelin à Clermont-Ferrand).
Ce n’est pas cette conception que reprend
François Hollande, jean Marc Ayrault et consorts mais plus plutôt celle de
Dominique Strauss Kahn.
Avant
la connaissance par le public de ses pratiques sexuelles délirantes, il était l’un des principaux « modernistes » du PS. Il défendait une voie dite « médiane »
entre les défenseurs du socialisme redistributif
traditionnel et les libéraux-socialistes et a cherché dans les années 2000 à définir un « socialisme
de la production » destiné à remplacer le socialisme de la
redistribution qu'il juge « à bout de souffle ».
Socialisme
de la production que cache ce terme, Liberté donnée aux chefs d’entreprises
pour la « flexi-sécurité » ou au contraire participation des salariés
aux grandes décisions en particulier la formation, l’investissement, la création
d’un fonds de conversion.
Ce
socialisme libéral a pour composante principale, selon nous, [la «religion du
compromis ».
Elle
suppose un contexte de croissance économique suffisant par accorder, selon la
phrase célèbre du syndicaliste de FO André Bergeron, « du grain à moudre »
ou autrement dit, de redistribuer des
miettes de la croissance aux salariés.
Et
un contexte international où le patronat ne sent pas tout puissant comme dans
la période avant 1989. Reagan et Thatcher balaierons tout cela et la finance
avec la dérégulation achèvera le travail.
La
religion du compromis, c’est un moyen pour résoudre les conflits entre les
syndicats et le patronat. Ce n’est pas une politique gouvernementale.
Cela
suppose, comme en Europe du nord, en Allemagne, des syndicats forts ayant de
nombreux adhérents, une certaine forme de cogestion (très discutable
d’ailleurs) dans les entreprises.
Cela
suppose des organisations patronales capables de prendre des responsabilités et
de les imposer aux milliers de grands, moyens et petits patrons en supposant
qu’elles le veuillent. Entre le MEDEF et la CGPME, les conceptions s’affrontent.
En
France, seule la représentation nationale par l’intermédiaire du Parlement peut
promouvoir des lois qui limiteront l’arbitraire patronal.
Le
patronat ne peut être « raisonnable », cela ne veut pas dire que les
dirigeants d’entreprises, les actionnaires soient des crétins.
La
logique du système capitaliste est celle du rapport des forces, vis-à-vis des
salariés, vis-à-vis des autres entreprises (la sous-traitance, en particulier),
de la « sacro-sainte» concurrence.
Prenons,
par exemple, le secteur du numérique ; l’entreprise finlandaise NOKIA
dominait le téléphone portable de première génération. Aujourd’hui ce sont les
téléphones mini ordinateurs (smart phones), les tablettes qui les remplacent et
les finlandais vont être mis au chômage.
Le
géant Intel qui détenait presque un monopole sur les microprocesseurs des
ordinateurs est lui même en difficulté. L’avenir là encore, c’est la tablette,
le smart phone.
Rappelons
la chute de Kodak causée par les nouveaux appareils photos numériques (fermeture
l’usine en Bourgogne)
Rappelons
la fermeture du géant mondial de l’automobile Général Motors qui a réclamé
d’être nationalisé. Un comble !
Aujourd’hui
le rapport de force n’est pas favorable aux salariés. Cela ne signifie pas
qu’il faille abdiquer.
Il
faudra vivre avec le capitalisme, ce qui ne veut pas dire que l’on ne peut pas
le contraindre, en particulier le capitalisme financier qui ne crée aucune
richesse réelle.
Oui
les licenciements boursiers doivent être interdits. Oui Il
faut séparer les banques de dépôts des banques d’affaires. Même
les anglais l’ont fait.
La
privatisation de la dette souveraine a été faite par M. Pierre Bérégovoy. Avec
pour résultat : les deux tiers de la dette sont aujourd'hui à la merci des
marchés.
Voici
quelle est la présence des banques
françaises dans les paradis fiscaux :
|
BNPP
|
Crédit
Agricole
|
Société
Générale
|
Luxembourg
|
136
|
60
|
41
|
Irlande
|
42
|
24
|
12
|
Hong Kong
|
30
|
17
|
6
|
Suisse
|
28
|
17
|
10
|
Îles Caïmans
|
24
|
2
|
2
|
Singapour
|
18
|
12
|
3
|
Chypre
|
10
|
5
|
1
|
Autres
|
46
|
13
|
16
|
Total
|
334
|
150
|
91
|
Source CPO
rapport particulier n°3, page 65
La BCE ne
peut intervenir, modifions les traités européens.
Le
socialisme libéral de François Hollande cautionne l’accord récent entre le
MEDEF et des organisations syndicales minoritaires en nombre d’adhérents,
accord qui est une vraie régression sociale (ANI : Accord National
Interprofessionnel).
- Les
licenciements seront plus faciles à obtenir.
- On
introduit un contrat intermittent sur les emplois permanents.
- Les
contrats à durée déterminée de plus en plus courts deviennent la règle pour les
jeunes.
- La
taxation de certains CDD n’est pas vraiment contraignante.
Même dans
le secteur public, ils deviennent la règle. Récemment une chercheuse dans la
recherche médicale (INSERM) après 10 CDD renouvelés vient de rejoindre les chômeurs.
Le
gouvernement de M. Ayrault est en place depuis suffisamment longtemps pour
agir. Le contrat de compétitivité
Avez-vous
oublié que c’est le gouvernement socialiste de M. Lionel Jospin qui a privatisé
les banques françaises les compagnies d’assurances, Crédit Lyonnais, CIC, CNC,
GAN ? La droite a suivi.
En résumé,
le socialisme libéral est d’une timidité incommensurable face au vrai pouvoir économique
et financier.
Quelques
pistes pour agir qui ne constituent pas encore programme
Quelques
exemples concrets qui n’ont rien de révolutionnaire mais qui peuvent
contraindre le capitalisme débridé.
- Certaines entreprises françaises sont
contrôlées par des fonds de pension étrangers qui ne visent que la rentabilité immédiate et qui n’ont que faire
de leur développement. Exigeons
que la moitié des capitaux au moins soit détenue par des entreprises françaises.
Beaucoup de pays le font !
- Dans les
moyennes et petites entreprises, supprimons le patronat de droit divin et
faisons entrer les salariés au conseil d’administration. Sans les
salariés, il n’y a aucune production de richesse, de biens de services.
Ils méritent d’être reconnus, de
participer aux décisions.
-
Nationaliser à 100 %, sauf pour certaines banques, l’armement, n’est pas toujours une solution si l’on ne donne pas des
moyens et une définition à long terme du développement, une politique de
formation à court et à long terme
qui permettra aux salariés d’avoir de nouvelles compétences dans des emplois
nouveaux.On sait
depuis Schumpeter, un grand économiste du XXe siècle qui était loin d’être un révolutionnaire,
que le capitalisme est un système de destruction créatrice. Il commence par détruire
puis innove.
Il faut
donc prévoir dans les plans des entreprises des réserves financières, des
budgets de formation et de conversion et obliger les patrons à financer un fond
de mutation.
Les emplois
de demain ne seront pas les emplois d’aujourd’hui.
D’autres
voies possibles encore
- Développons
un partenariat public privé avec une participation de la puissance publique au
capital pour aider des jeunes et moins jeunes entreprises innovantes.
Cette
participation peut être temporaire. Ainsi nous aurions de nouvelles recettes
via les dividendes pour financer la dépense publique sans augmenter la pression
fiscale sur la population. Oui les entreprises n’ont pas vocation à être
subventionnées, faire du bénéfice est normal mais son affectation doit bénéficier
à toute la population.
- Reprenons
les sociétés d’autoroute bradées au privé. Même François BAYROU s’est scandalisé
de cet abandon.
Développons
des formes d’entreprises qui n’ont pas la maximisation du profit des actionnaires
pour seul enjeu comme les sociétés coopératives de production, les entreprises
de l’économie solidaire. Elles ne trouvent pas facilement un financement pour
se développer.
On dira que
ces quelques exemples ne suffisent pas. Certes. Toutefois
le capitalisme n’est pas éternel et n’a que 250 ans. Mais depuis l’effondrement
en 1989 de ce que certains ont osé appeler « le socialisme réel », en fait un
capitalisme d’Etat avec le GOULAG, la STASI (voir le superbe film
LA VIE DES AUTRES), le peuple s’est détourné du socialisme.
Certes, il
existe certains penseurs en France comme André GORZ, décédé maintenant, qui
osent penser le dépassement du capitalisme, au niveau international Joseph
STIGLITZ, prix Nobel d’économie..
Ne nous résignons
pas.